Zoonoses

Monkey Pox (MPox): maladie ré-émergente

Le Monkey pox ou Mpox, anciennement appelé variole du singe, est une maladie infectieuse ré-émergente qui se produit naturellement dans les zones fortement boisées. Ressemblant cliniquement à la variole humaine et caractérisé par une éruption cutanée qui peut être isolée ou précédée ou accompagnée d’une fièvre ou de ganglions, la période d’incubation du Mpox est généralement de 6 à 13 jours, mais peut aller de 5 à 21 jours.

Cette éruption est d’abord maculo-papuleuse, puis devient vésiculeuse et enfin pustuleuse. Les lésions se trouvent généralement à un même stade de développement dans une région de l’organisme. Ces lésions sont dures et profondes, souvent sur les paumes de mains et les plantes des pieds. La maladie est plus grave chez les personnes immunodéprimées, les personnes infectées sont immunisées à vie. Le virus peut persister longtemps dans les croutes.

Image 1 : lésions au même stade de développement (Source : NEJM 355;9 2006 Damon, Roth, & Chowdhary)

Par ailleurs, chez les animaux, le virus se manifeste par l’adénite, la toux, l’écoulement oculaire, la fatigue, l’anorexie et adipsie, l’hyperthermie et les éruptions cutanées (vésicules/pustules).

Image 2 : Lésions vésiculeuses au même stade chez un chimpanzé (Source : Loul Séverin, MINEPIA, 2014)

Le réservoir du virus n’est pas encore connu. Le virus est transmis par contact avec de la matière, de la lésion et des fluides et, aussi, par de grosses gouttelettes respiratoires. Les vêtements et la literie peuvent également être contaminés.

Des cas humains de Monkey pox ont été notifiés en Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale. La maladie provoque une morbidité importante et la mortalité dans 10% des cas mais il n’existe pas de traitement spécifique. Le virus à l’origine du Mpox a été initialement découvert en 1958 parmi deux cohortes en série de singes Cynomolgus. En Afrique Centrale, la maladie survient de façon sporadique dans certains pays. Le premier cas de Mpox humain a été identifié à Basankusu (Province de l’Equateur) en RD Congo en 1970 lors de l’éradication de la variole. Depuis 2016, des cas ont été confirmés en République Centrafricaine (19 cas), République Démocratique du Congo (> 1 000/ par an), Libéria (02 cas), Nigéria (> 80 cas), République du Congo (88 cas) et Sierra Leone (01 cas).

Le Cameroun a connu plusieurs épidémies et épizooties (dans la faune sauvage) qui ont été notifiées à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et à l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE).

  • 01 cas humain confirmé a été notifié dans la région du Centre, département de la Mefou-et-Afamba, arrondissement de Mfou en 1976 ;
  • En 1989 : un cas humain confirmé a été notifié dans la région du Centre, département de la Haute- Sanaga, arrondissement de Nkoteng ;
  • En 2014 : 72 Chimpanzés étaient exposés dont 6 malades, 01 mort et 01 abattu, un cas confirmé au sanctuaire de Mbinang, arrondissement de Minta, département de la Haute Sanaga région du Centre ;
  • En 2016 : 300 Chimpanzés exposés, dont 08 malades, 03 cas confirmés et 03 morts. Cela s’est déroulé dans la région du Centre, département de la Mefou et Afamba, arrondissement de Mfou dans le parc de la Mefou 
  • En 2018 : 15 cas suspects humains, dont 01 confirmé dans la Région du Nord-Ouest, District de Santé de Njikwa ;
  • En 2019 : 01 cas humain confirmé dans la Région du Sud-Ouest ;
  • En 2020 : 01 cas humain confirmé dans l’Aire de Santé de Tomba I, District de Santé d’Ayos, Région du Centre, avec notion de transmission interhumaine et 01 cas humain dans le DS de Doumé/DS de Bertoua Région de l’Est ;
  • Des cas ont été enregistrés en 2021 et 2022.

En santé animale, le Cameroun dispose d’un système de surveillance des maladies animales organisé en réseau allant de la Direction des Services Vétérinaires (Représentant OIE pays) au Centre Zootechnique Vétérinaire (base) en collaboration avec les laboratoires, les administrations (santé, faune…) et les instances internationales. Ce système renseigne sur les données du MPOX sur l’interface WAHIS/WAHID de l’OIE. Pour ce qui est de la prise en charge des cas de MPOX chez les animaux, seules les mesures de biosécurité usuelles sont appliquées à savoir : mise en quarantaine des animaux exposés, destruction des carasses, isolement et confinement des animaux malades.

La transmission interhumaine du virus de la variole du singe, bien que limitée, entraine des épidémies, en particulier dans les ménages et les formations sanitaires. Mais les preuves disponibles suggèrent qu’en l’absence d’introductions zoonotiques répétées, les infections humaines cesseraient éventuellement de se produire. Par conséquent, l’interruption de la transmission du virus des animaux à l’homme est essentielle pour lutter contre cette maladie.

Nous pouvons prévenir l’infection au Mpox en évitant les rapports sexuels et autres contacts intimes avec des partenaires multiples ou anonymes. Mais nous pouvons également éviter le virus par la vaccination.

Les patients non hospitalisés atteints de Mpox doivent :

  • Être isolés à la maison jusqu’à ce que les lésions aient disparu, que les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle couche de peau intacte se soit formée ;
  • Éviter le contact physique direct avec d’autres personnes et animaux ;
  • Ne pas partager d’objets potentiellement contaminés, tels que le linge de lit, les serviettes, les vêtements, les ustensiles de cuisine, nettoyer et désinfecter les surfaces et objets fréquemment touchés ;
  • Porter un masque si un contact étroit avec d’autres personnes à la maison est nécessaire.

Précautions d’hygiène :

  • Hygiène des mains ;
  • Protection de la tenue ;
  • Gants ;
  • Lunettes de protection ;
  • Port de masque ;
  • Protection des lésions cutanées (pour le patient) ;
  • Bionettoyage ;
  • Elimination des déchets ;
  • Evacuation du linge souillé en sac hydrosoluble fermé.
Source: Fawoh Nancy

Les mesures de contrôle des infections en hôpital comprennent l’isolement des patients en chambre individuelle avec porte fermée. Le traitement se fait par antiviral ou par immunoglobulines. Il est crucial pour toute personne infectée par le virus de se rendre à l’hôpital et d’éviter tout contact avec ses proches et son entourage. Mais également pour les personnes à risque de s’assurer du respect des mesures d’hygiènes nécessaires pour éviter d’être infecter.

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