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Mpox: Une réalité pour nos communautés

La maladie causée par le virus de la variole du singe appelée initialement « variole du singe », a été en novembre 2022 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) introduit sous le nom de « Mpox« . L’adénopathie unilatérale ou bilatérale est un des indicateurs importants de la mpox, qui la différencie de la variole et de la varicelle.

Depuis mai 2022, des cas de mpox ont été signalés dans environ 70 pays où la maladie n’est pas endémique. Une transmission interhumaine soutenue en dehors de l’Afrique a été démontrée. L’OMS a déclaré que l’épidémie de 2022 de mpox était une urgence de santé publique de portée internationale. La majorité des cas confirmés dans les pays non endémiques se trouve en Europe et en Amérique du Nord. Plus de 30 000 cas ont été signalés aux États-Unis en mars 2023. Le nombre de nouveaux cas a considérablement diminué depuis le pic d’août 2022. Tous les cas associés à l’épidémie mondiale de 2022 ont pour origine des souches d’Afrique de l’Ouest. Des cas ont été rapportés principalement chez des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.

Image courtoisie de the Public Health Image Library of the Centers for Disease Control and Prevention

Transmissions :

Transmission humain à humain :

  • Contact direct entre surface muqueuse comme les yeux, la bouche, la gorge, les organes génitaux, la zone périanale et des lésions cutanées, du sang, ou des liquides organiques infectés (par exemple pendant la prestation des soins, la cohabitation ou un contact sexuel) ;
  • Voies respiratoires par gouttelettes, par exemple celles provoquées par la toux ou des éternuements ;
  • Transmission verticale possible (personne enceinte au fœtus).

Transmission animal à humain :

  • Transmission par morsure, égratignure, et léchage dun animal infecté ;
  • Par contact direct avec le sang, les liquides organiques ou les lésions d’un animal infecté vivant ou mort ;
  • Manipulation ou préparation d’animaux vivants ou non pour des fins de consommation ;
  • Dépeçage, chasse, tannerie.

Transmission par vecteur :

Contact direct avec des vêtements ou du linge contaminés, ou avec des objets touchés par une personne infectieuse ou un animal contaminé.

Symptômes

Les symptômes apparaissent généralement entre 5 à 21 jours après l’exposition au virus. Comme signes et symptômes nous pouvons avoir :

  • Éruption cutanée (« boutons » ou « lésions »), avec ou sans douleur; 
  • Une augmentation du volume des ganglions d’un côté ou des deux côtés du corps, souvent palpable dans la région du cou, des aisselles, ou de l’aine (« adénopathie unilatérale ou bilatérale ») ;
  • Fièvre ;
  • Frissons ;
  • Maux de tête ;
  • Épuisement ;
  • Douleurs musculaires ;
  • Douleurs articulaires.
Image from U.K. Health Security Agency

Pour ce qui est de l’éruption cutanée, elle se manifeste généralement 1 à 3 jours après l’apparition de la fièvre, et peut durer entre 14 et 28 jours. Elle se trouve principalement sur le visage et sur les extrémités, mais des lésions peuvent aussi apparaitre sur d’autres parties du corps telles que : 

  • Tête ;
  • Bras ;
  • Mains ;
  • Anus ;
  • Rectum ;
  • Organes génitaux ;
  • Jambes ;
  • Pieds.
Image from U.K. Health Security Agency

L’éruption cutanée s’observe en plusieurs phases, avec des lésions qui changent d’apparence à chaque étape. La dernière étape est la formation d’une croûte qui tombera d’elle-même. Un traitement peut être administré par un professionnel de la santé s’il existe des risques d’infection bactérienne des sites de l’éruption cutanée, ou si les plaies sont surinfectées. 

Image from U.K. Health Security Agency

Complications :

Bien que les complications soient rares, elles représentent néanmoins les causes d’hospitalisation les plus courantes : 

  • Myocardite ;
  • Pharyngite sévère (peut compromettre la respiration et la déglutition) ; Douleurs génitales importantes, qui peuvent entrainer une rétention urinaire ;
  • Surinfection bactérienne des lésions cutanées ;
  • Inflammation de la muqueuse du rectum (rectite) sévère, qui peut gêner la défécation ;
  • Infection de la cornée (membrane extérieure de l’œil), qui peut mener à une perte de vision ;
  • Inflammation du cerveau (encéphalite).

Bien que très rares, des décès dus à la Mpox peuvent survenir et ont été signalés à l’extérieur du Canada lors de l’éclosion de 2022. Les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées peuvent présenter un risque accru de complications.

Image from NHS England High Consequence Infectious Disease Network
Image from NHS England High Consequence Infectious Disease Network

Critères du dépistage :

  • Avoir des lésions cutanées et au moins 01 des symptômes suivants : fièvre, maux de tête, démangeaisons, grande fatigue, sueurs nocturnes, ganglions enflés, douleurs articulaires et musculaires.
  • Avoir des lésions génitales, périanales ou orales et être un homme (cis ou trans) qui a récemment eu des relations sexuelles avec d’autres hommes (c’est à dire dans les 21 jours avant l’apparition des symptômes).
  • Avoir des lésions génitales, périanales ou orales et exercer un métier du travail du sexe.

Diagnostic :

Le diagnostic de mpox repose sur la culture, la Polymerase Chain Reaction (PCR), l’immunohistochimie ou la microscopie électronique, selon les examens disponibles. Si les examens sont révélés positifs :

  • Éviter les contacts avec d’autres personnes ;
  • Éviter les contacts avec les animaux (même les animaux de compagnie) : porter des gants et un masque médical et couvrir toutes les lésions avec des vêtements ou des bandages ; 
  • Éviter de partager des objets qui ont été en contact avec la peau ou les lésions ;
  • Se laver les mains, et se couvrir la bouche et le nez lorsqu’on tousse ou éternue ;
  • Reporter les rendez-vous non urgents ;
  • Demander des conseils à un professionnel de la santé en cas d’allaite.

Pour plus de précaution, le malade est prié de s’isoler complètement à son domicile jusqu’à approbation du personnel de santé qui confirmera la fin de la phase symptomatique.

L’absence de traitement spécifique contre la Mpox implique la mise en place des stratégies de prévention qui reposent sur des gestes barrières pour éviter de transmettre l’infection.

Méthode de Prévention :

Santé Sexuelle

La Mpox peut se transmettre par les baisers, les caresses, les rapports bucco-génitaux et les rapports sexuels avec pénétration vaginale ou anale. 

  • Utiliser des méthodes barrières pour éviter les contacts peau-à peau directs et pour protéger ses muqueuses, un condom ou une digue par exemple ;
  • Réduire le nombre de personnes avec qui on entre en contact lorsque c’est possible, par exemple en se rencontrant en plus petit groupe ou en évitant les endroits très achalandés ;
  • Laver fréquemment ses mains et le matériel utilisé, comme les jouets sexuels, les vêtements et les surfaces.
Richard Usatine Md/Science Photo Library

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