Paludisme : Indicateurs Démographiques et de Santé au Cameroun en 2022

L’Enquête Démographique et de Santé est une étude nationale portant sur un échantillon représentatif de la population globale et destinée à fournir des renseignements sur la population, la planification familiale, la santé des mères et des enfants, l’état de survie des enfants, le VIH/SIDA, le paludisme et les infections sexuellement transmissibles (IST).

Afin de fournir des indicateurs démographiques et de santé de base concernant le paludisme, une enquête sur les indicateurs du paludisme au Cameroun a été menée en 2022. Cette enquête permettra de collecter des informations qui aideront les décideurs politiques et les responsables à évaluer et à mettre en place des programmes et des stratégies pour améliorer la santé de la population du pays. De ce fait, un échantillon national de 6 580 ménages soit 3 598 en milieu urbain et 2 982 en milieu rural. Toutes les régions du Cameroun ont été impliquées de façon adéquate. La population cible de cette enquête était toutes les femmes âgées de 15 à 49 ans vivants dans les ménages sélectionnés.

Caractéristiques des logements de la population des ménages et des enquêtées

A la suite de cette enquête, nous avons enregistré qu’un ménage compte en moyenne 4,9 personnes. 85% des ménages au Cameroun en 2022 consomment de l’eau provenant d’une source améliorée et 66% d’eux utilisent des toilettes améliorées. 20% des femmes de 15 à 49 ans soit une sur cinq n’a aucun niveau d’instruction. Seul 43% des femmes avaient utilisé l’internet les 12 mois ayant précédé l’enquête alors que 70% d’entre elles possèdent un téléphone portable et 38% un smartphone.

Durée du trajet pour atteindre l’établissement de santé

50% des ménages mettent moins de 30 minutes pour atteindre l’établissement de santé public le plus proche contre 58% dont l’établissement privé est le plus proche. Il faut 30 à 59 minutes à 28% des ménages pour accéder à l’établissement de santé public le plus proche contre 14% quand l’établissement est privé. Selon cette enquête, le temps de trajet pour atteindre l’établissement de santé le plus proche est plus long en milieu rural qu’en milieu urbain. En milieu rural, 38% des ménages mettent moins de 30 minutes pour atteindre l’hôpital public le plus proche contre 59% en milieu urbain. Mais pour ce qui est de la proximité des populations aux services de santé provenant des formations sanitaires privées, 38% de la population rurale atteint plus rapidement ces dernières contre 74% des populations vivants en milieu urbain.

Environnement autour des logements (Assainissement du milieu)

L’anophèle femelle responsable du paludisme se développe dans les eaux stagnantes ainsi que dans les broussailles. Suite aux résultats, environ 03 ménages sur 10 vivent dans un logement avec des flaques d’eau stagnante ou quasi stagnantes dans la cour intérieure ou dans les environs du logement. 70% des ménages vivent dans un logement ayant des broussailles ou des arbres dans la cour intérieure ou dans les environs. 76% des ménages vivent à proximité de flaques d’eau stagnante ou de broussailles ou d’arbres. 88% des ménages ruraux vivent à proximité de points d’eau stagnante ou de zones ombragées contre 67% des ménages urbains. Les régions de l’Extrême Nord et du Nord présentent le pourcentage le plus élevé de ménages vivants dans un environnement propice à la prolifération de moustiques soit 92% chacune, et la ville de Yaoundé possède le pourcentage le plus faible soit 51%.

Prévention du Paludisme

Pour ce qui est de la couverture en Moustiquaire Imprégnée d’Insecticides (MII), plus de 07 ménages sur 10 soit, 72% des ménages au Cameroun possèdent au moins une MII avec près de 49% ayant au moins une MII pour 02 personnes. Selon les enquêtées, 85% des MII utilisées provenaient des campagnes nationales de distribution de masse et 4% étaient acquises dans les boutiques. Le pourcentage d’accès aux MII est plus élevé en milieu rural soit 68% contre 61% en milieu urbain.

Pour ce qui est de l’utilisation des MII, seulement 54% de la population des ménages, 58% des enfants de moins de 5 ans et 63% de femmes enceintes ont dormi sous une MII la nuit avant l’interview. Hormis l’utilisation de MII pour la prévention du paludisme, des traitements préventifs intermittents sont administrés aux femmes enceintes lors des consultations prénatales. Des résultats de cette enquête, il en découle que 46% des femmes de 15 à 49 ans ayant eu une naissance vivante au cours des deux années précédant l’enquête ont reçu au moins 03 doses de SP/Fansidar pour la prévention du paludisme pendant la grossesse.

Paludisme chez les enfants

26% des enfants de 06 à 59 mois testés à domicile au cours de l’enquête ont eu un résultat positif. Pour la majorité des enquêtés, l’absence de recherche de soins est due à 47% au manque d’argent et à 44% à l’appréciation de l’état de santé de l’enfant qui n’a pas été considéré comme grave. La raison du manque d’argent est à 50% enregistrée en milieu rural par rapport à 42% en milieu urbain. Le pourcentage d’enfants pour lesquels le traitement et les services n’ont rien coûté est deux fois plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain soit respectivement 7% contre 3%.

Les populations sont plus proches des établissements privés dont le coût des traitements est plus élevé par rapport aux établissements publics. Au vu des résultats recueillis lors de cette enquête, le temps mis pour atteindre un établissement de santé en milieu rural est plus long que celui mis par la population vivant en milieu urbain pour atteindre les formations sanitaires. Ainsi, il serait judicieux d’accroître le nombre de formations sanitaires dans les zones rurales afin de faciliter l’accessibilité pour les populations.

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