Vaccination: un atout majeur dans la riposte en santé publique

La vaccination reste un grand pilier parmi les différentes méthodes de prévention dans le domaine de la santé. Dans le but d’améliorer l’état de santé des populations, de prévenir la propagation de nombreuses maladies évitables par vaccination, de réduire le taux de mortalité et de morbidité liés aux problèmes de santé de grande envergure ou encore d’impact moyen ou très faible, les stratégies de vaccinations élaborées par les ministères de la santé vise à améliorer efficacement la santé des populations plus particulièrement des enfants et des adolescents.

Ainsi, il est judicieux d’apporter à toutes les différentes souches de nos population la même qualité de soins et de sensibiliser autant que possible sur les risques encourus pour une population non immunisée. Participant ainsi à l’équitabilité dans l’administration des vaccins, Actions for Development and Empowerment (ADE) s’intéresse aux facteurs influençant négativement la vaccination et le bien-être des populations afin de proposer et mettre en œuvre des solutions concertées. L’ADE a ainsi organisé une réunion stratégique d’échange avec le personnel sanitaire de la région de l’Ouest afin de soulever les problèmes existentiels lors de l’implémentation de la stratégie vaccinale et de suggérer les solutions permettant d’améliorer la couverture vaccinale. L’objectif général de cette séance étant d’engager les conversations sur l’équité vaccinale et la performance du programme élargi de vaccination pour le renforcement de la couverture vaccinale dans la région de l’Ouest et au Cameroun.

La réunion a débuté par le mot de bienvenue du cofondateur de l’ADE, chargé des finances et de l’administration, Mme Nono Alida Epse Donfack. Elle a par la suite présenté l’ADE comme une organisation à but non lucratif et a recommandé à l’ensemble des personnes présentent de participer activement aux différents échanges de la journée car les résolutions seront utilisées pour le plaidoyer et transmises aux autorités compétentes.

A travers la présentation du rapport d’analyse sur le vaccin Covid-19, M. MBOUSSI Lionel, Chef de projet de l’ADE s’est attardé sur l’importance de la vaccination, l’inégalité observée dans la distribution des vaccins covid-19 par les différents pays africains et la région, et l’urgence pour l’Afrique de financer et d’encourager la recherche sur la fabrication de vaccins. Son allocution s’est ensuite achevée par une vue d’ensemble des taux de couverture vaccinale par pays, les causes potentielles et les recommandations afin d’y remédier.

Ils ont exprimé leur mécontentement face au fait que les vaccins mettent beaucoup plus de temps que prévu à entrer dans la région : « la difficulté du vaccin est un problème complexe pour nous. Il a fallu plus de six mois avant de recevoir le vaccin Covid », a déclaré M. Carlos. Dans cette optique, les participants ont mentionné que le vaccin BCG a mis environ sept mois à arriver après une rupture de stock.

Selon M. Pagui, l’une des raisons dues au retard des vaccins est le manque d’encouragement des partenaires lors de l’appréciation de la couverture vaccinale dans le pays ou la région et ainsi, les centres de soins de santé qui ont des chiffres élevés reçoivent généralement leurs vaccins à temps.

Dans ce processus, un certain nombre de stratégies ont été évoquées afin de renforcer l’équité vaccinale et la vaccination au Cameroun en général et dans la région de l’Ouest en particulier. Il s’agit des stratégies suivantes :

• Les centres de soins de santé primaires capables de conserver les vaccins devraient être dotés d’équipements adéquats pour la conservation des vaccins ;
• Les centres de soins de santé primaires devraient disposer d’autres sources d’électricité pour les meilleures méthodes de conservation des vaccins.
• Les gouvernements devraient assurer des campagnes de communication adéquates sur les vaccins avant l’implémentation de la vaccination ;
• En cas de théories du complot, ils doivent les contrecarrer en diffusant les bonnes informations ;
• Les vaccins devraient être envoyés rapidement dans la région, afin de sauver davantage de vies ;
• Les vaccins de routine actuellement indisponibles dans la région, tels que le choléra, le paludisme, la coqueluche, l’hépatite A et l’hépatite E, entre autres, devraient être envoyés rapidement dans la région ;
• Les campagnes de vaccination ne peuvent prospérer que si les parents sont pleinement informés des avantages et de l’importance de ces vaccins ;
• Organiser des réunions communautaires pour éduquer les parents sur les vaccins et la vaccination ;
• Les partenaires/sponsors devraient évaluer les fonds envoyés pour les projets de santé afin de s’assurer qu’ils sont utilisés à bon escient ;
• Le gouvernement devrait prendre en considération les unités de soins de santé privées pour les ateliers et en termes de logistique pour la conservation des vaccins ;
• Le gouvernement devrait évaluer et s’assurer que les fonds alloués à la vaccination atteignent les bonnes destinations sans souffrir en chemin ;
• Promouvoir la conscience professionnelle et bien rémunérer le personnel médical qui travaille dur sur le terrain quotidiennement ;
• Inclure les chefs religieux et traditionnels dans la communication sur l’importance de la vaccination ;
• Adapter le langage, en utilisant des termes appropriés en fonction des zones d’appartenance et du niveau de compréhension des personnes ;
• Promouvoir la communication sur le changement de comportement social (CSBC).

La vaccination est un atout majeur dans la lutte contre les problèmes de santé publique et plus particulièrement dans la riposte aux épidémies et pandémies. D’après certains auteurs, elle permet d’éviter chaque année, près de 2,5 millions de décès dans le monde. Ainsi, parmi les programmes prioritaires du ministère de la santé, le programme élargi de vaccination est en première ligne et s’assure autant que possible que tous les districts du pays disposent le plus rapidement possible des vaccins pour leurs communautés. Bien que des stratégies et actions soient développées et mises sur pieds, il est très important que la communauté soit au centre de cet engagement car un manque de collaboration de leur part réduirait à néant la protection recherchée.